« Affaire Festina : Coup de théâtre chez les Chirac ! » Un documentaire choc et inédit à retrouver sur France 3.

Juillet 1998, alors que la France est toujours sur son petit nuage après la victoire des Bleus en Coupe du monde de foot, un autre événement ébranle l’image du sport français. L’affaire Festina éclate au coeur de la Corrèze, le département du président Jacques Chirac. Un documentaire inédit, réalisé par Dominique Lenglart, et diffusé sur France 3, revient sur le scandale du dopage.

Ce 18 juillet 1998, le Tour de France part dans le décor. L’équipe Festina s’apprête à prendre le départ de la 7e étape du Tour de France entre Meyrignac-l’Eglise et Corrèze malgré l’exclusion de l’équipe. L’affaire Festina et son dopage organisé vient d’éclater. Richard Virenque et ses coéquipiers rencontrent alors le patron du Tour et se ravisent.

Une conférence de presse est organisée en catastrophe dans un café-bar-tabac « Chez Gillou », à Gare-de-Corrèze. Un scandale qui, 25 ans après, reste hautement sensible. Dominique Lenglart, réalisateur d’un documentaire sur cette affaire, l’a appris à ses dépens, car aujourd’hui encore, à l’évocation de l’affaire Festina, des portes restent closes. Il était l’invité de l’édition de la mi-journée de France 3 Limousin.

« Affaire Festina : coup de théâtre chez les Chirac ! » est disponible sur la plateforme france.tv

Jérôme Piperaud, journaliste présentateur France 3 Limousin : Votre film s’appelle « Affaire Festina : coup de théâtre chez les Chirac ! » On imagine que le couple présidentiel, qui avait tout fait pour que le Tour passe en Corrèze, ne s’attendait pas à ce que cela prenne une telle tournure ?

Dominique Lenglart – réalisateur :

Le couple Chirac a toujours été très intéressé par le cyclisme pour faire briller la Corrèze à l’international et dans le monde entier. Cela avait commencé dès 1985 alors Jacques Chriac, qui n’est pas encore président, s’intéressait beaucoup à la renaissance du Bol d’or des Monédières. Avec Bernadette, qui était vraiment la grande organisatrice, il a alors tout fait pour que le Tour de France passe en Corrèze. D’ailleurs, entre le moment où il est élu député puis président de la République, la grande boucle passera trois fois en Corrèze, dont une avec ce fameux épisode de l’affaire Festina en 1998.

J P : Il y a beaucoup de personnes qui s’expriment dans votre documentaire, mais est-ce que tout le monde a accepté facilement de reparler de cette affaire ?

D L : Non ! Cela a été très difficile de convaincre les protagonistes et même ceux qui sont dans le film. ASO, les organisateurs du Tour n’ont pas voulu nous expliquer quelle était leur version. Je regrette beaucoup aussi que nous n’ayons pas pu avoir des représentants de l’AFLD (Agence française de lutte contre le dopage), qui malgré les demandes répétées n’a pas dénié nous répondre. Je trouve ça dommage que sur un documentaire qui traite du dopage que nous n’ayons pas pu avoir ceux qui s’en occupent aujourd’hui. Mais on a quand même les plus importants Willy Voet (le soigneur de l’équipe Festina) qui s’est fait arrêter avec un coffre de voiture rempli de produits dopants, Antoine Vayer, qui a été l’entraîneur et Bruno Roussel, le directeur sportif et puis les politiques comme Marie-George Buffet, qui était à l’époque la ministre de la Jeunesse et des Sports, une communiste, en pleine cohabitation, qui portait depuis longtemps cette loi anti-dopage. Dans ce documentaire, on retrouve cet imbroglio sportif et politique avec un Richard Virenque qui potentiellement pouvait gagner ce Tour de France, et qui avait par ailleurs soutenu Chirac à la présidentielle de 95.

J P : Dans votre film, vous évoquez aussi beaucoup la Corrèze qui est une terre de vélo avec le Bol d’or des Monédières

D L : Effectivement, c’était un grand événement sportif qui avait existé pendant des décennies et relancé en 1985 par Jacques Chirac avec un corrézien Claude Louis, qui était le monsieur vélo de Jacques Chirac en Corrèze, très proche également de l’accordéoniste Jean Ségurel qui avait, lui aussi, participé à la création de cette course. Le Bol d’or des Monédières qui avait été une grande course cycliste pendant plus de 50 ans, où les plus grands cyclistes internationaux comme Géminiani, Poulidor, Fignon, etc, venaient s’affronter ».