Hors Claes

C’est un habitué, lui le Flandrien au français non maternel et si caractéristique. Il faut dire que malgré ses 41 printemps, même ses parents sont bien connus du maître des lieux, un des pères fondateurs de l’épreuve au début de la décennie 90, Pierre Boyer. De quoi être pris par l’émotion hier sur les coups de 13 heures, juste après la ligne d’arrivée des 80 bornes du marathon quand Frans Claes a rendu un bel hommage au grand petit divin chauve. « Je veux dire merci à Pierre pour organiser cet événement « . Les mots résonnent alors à plusieurs titres. Déjà pour le coureur belge qui, ayant déjà basculé dans la catégorie master, pense en finir cette saison avec sa carrière pro. Lui qui est donc un habitué des lieux, souvent placé, jamais devant. 15e lors du championnat d’Europe il y a deux ans, 4e en 2015 et même 3e en 2017. Et puis, avec cette manche de coupe du monde finalement partie en Andorre le même jour que le Roc laissagais, la décision d’opter pour l’Aveyron n’était pas anodine. « C’est ma dernière année et j’ai tellement de bons souvenirs ici, détaille Claes pour expliquer son choix. En début d’année, je me suis dit, pourquoi pas le Roc laissagais. Pierre fait tout le temps un grand évènement, le prize money est pas mal et il y a aussi des points UCI.« 

À l’avant du début à la fin

Sous une chaleur orageuse et sur un terrain sec, que les quelques gouttes de pluies n’ont pas vraiment rendu humide, il a donc très bien fait Claes. S’ouvrant enfin le palmarès d’une épreuve que son compatriote Wout Alleman venait de remporter par deux fois, lui troisième en Andorre hier. Un succès construit dans une adversité moins dense certes, mais à la force de la pédale, avec des jambes dingues. «  La course est partie vraiment très vite au début, Pierre Billaud était très fort sur la première boucle de 30 km, a d’abord expliqué le lauréat. Et Hans Becking a ensuite donné un autre coup, mais j’étais bien aujourd’hui, et à environ 30 km de l’arrivée, dans une longue montée de trois ou quatre kilomètres, comme je sais que je suis un bon grimpeur, j’ai pu faire une différence avec Hans « . Le Néerlandais et favori Becking ne pouvant finalement suivre ensuite le train d’un Claes qui aura donc fait la course en tête dans les Palanges, très vite à quatre, trois, deux, puis en solo. Pour conclure l’effort en 3h38’03’ (soit à 22 km/h de moyenne), plus d’1’30’’ devant le Hollandais, 1’40’sur le Suisse Stauffer et même près de 7 minutes sur sa rampe de lancement, le premier tricolore Pierre Billaud.

Pour Claes, pas de championnat d’Europe dans une semaine en Italie. Mais une épreuve en Suisse avant un autre de ses objectifs, le championnat national belge prévu le 22 juin. Et qui sait, reviendra-t-il l’an prochain en amateur à Laissac ? « Peut-être avec la caméra sur le vélo » rigolait-il hier.