Paul Hawrylak : « J’en rêvais, mais je ne le pensais pas possible »

Paul Hawrylak a fini par effacer sa déception. Le 18 mai, le Junior 1 d’Argenteuil Val de Seine Cyclisme a été l’auteur d’un doublé avec son coéquipier Yann Dubois à Arguenon-Vallée Verte (voir classement). Une première victoire en Fédérale Juniors pour le Berrichon, qui n’était pas passé loin d’un autre succès en terres bretonnes sur la 3e étape de la Penn Ar Bed (voir classement) en avril dernier, en UCI cette fois-ci. “Être passé si près, ça m’a un peu mis la rage”, confie-t-il à DirectVelo. Une victoire en signe de revanche, mais Paul Hawrylak ne compte pas s’arrêter-là. “C’est un bout de chemin en plus de parcouru, mais il en reste encore beaucoup à faire”.

Paul Hawrylak et Yann Dubois le savaient : s’ils arrivaient au pied de la terrible Vallée Verte (600 m à 17%) dans le groupe de tête, la victoire leur était promise. Pour ce faire, les Franciliens ont su se montrer patients. Ils ont attendu les quatre tours du circuit final pour sortir dans un groupe de contre-attaque de six coureurs, et ainsi rentrer sur les cinq échappés de début de course. “On a une équipe très solide. La côte était dure, j’étais sûr qu’on pouvait rentrer”. Le groupe de onze s’est ensuite vite réduit sous l’impulsion du duo d’Argenteuil Val de Seine. “J’ai fait la bosse du pied jusqu’en haut pour qu’il ne reste que les meilleurs”. Dans le dernier tour, six hommes se sont donc présentés au pied de la montée finale pour se disputer la victoire. Paul Hawrylak a alors tenu parole, et a fait valoir ses qualités de puncheur-grimpeur pour s’imposer.

AU-DELÀ DE SES ESPÉRANCES

Pour celui qui était encore U17 l’année dernière, ce résultat est déjà significatif, d’autant plus que c’est loin d’être le seul de sa jeune carrière (voir sa fiche DirectVelo). 8e de la Bernaudeau Juniors, 13e de Kuurne-Bruxelles-Kuurne… Celui qui s’était révélé en remportant l’an passé la Roue Tourangelle Cadets, première manche du Trophée Madiot, se savait capable de performer cette saison. Aussi bien ? « Non. J’en rêvais, mais je ne le pensais pas possible. C’est super que ça marche”. Le jeune homme de 17 ans a presque du mal à expliquer sa réussite. “Je m’entraîne comme les autres, je n’en fais pas plus. C’est génial de voir que le potentiel est là”. 

Membre du pôle d’entraînement Julian Alaphilippe de Saint-Amand-Montrond, Paul Hawrylak est originaire de la région de Bourges (Cher). Il a commencé le cyclisme à 4 ans, dans le club local, l’AL La Chapelle-Saint-Ursin. Pourtant, il ne vient pas d’une famille de cyclistes. “J’ai tout de suite accroché, et rapidement, j’ai commencé à gagner”. L’élève de 1ère générale s’amuse également dans les sous-bois quand la saison de route se termine. “Le cyclo-cross, c’est un vrai kif pour faire passer l’hiver”, explique-t-il.

« SI LES PLANÈTES S’ALIGNENT… »

Depuis le début de saison, Paul Hawrylak fait preuve de régularité. Il est ainsi 9e au Challenge DV Juniors (voir ici), et surtout leader des Juniors 1. « Ce n’est pas un objectif en soi, mais c’est intéressant parce que ça permet de voir les gars les plus constants”. Argenteuil Val de Seine Cyclisme se trouve d’ailleurs solidement installé en tête du classement par équipes. Une formation que Paul Hawrylak a rejointe cet hiver, et au sein de laquelle il se plaît. “Argenteuil, c’est une équipe soudée avec une organisation, peut-être pas comme chez les pros, mais où l’on est vraiment mis dans des conditions optimales pour réussir. Le palmarès de l’équipe, ça ne peut que faire rêver”.

Paul Hawrylak portera ce week-end les couleurs de l’équipe de France au Trophée Centre Morbihan, cinquième manche de Coupe des Nations Juniors. “On verra avec l’équipe le rôle que j’ai, mais si je peux aller chercher une victoire, je ne vais pas m’en priver”. À présent, Paul Hawrylak court en effet après une victoire UCI, qui lui avait échappé sur la Penn Ar Bed. “Il y aura la Classique des Alpes. Là, ça va être la guerre. C’est là que je veux le plus performer”. Le jeune homme se sent capable de bien grimper. “Si les planètes s’alignent, je sais que je peux faire quelque chose”.