Fan de football, des « Tangos » du Stade Lavallois mais aussi du Paris Saint-Germain depuis que Luis Enrique roule sous les couleurs bleu nuit de la Groupama-FDJ, Marc Madiot a parlé ballon rond à ses joueurs, pardon à ses coureurs, lors de son briefing châteaulinois.
« Je leur ai demandé de s’inspirer de ce que l’on a vu, cette semaine, en demi-finale de Ligue des champions. Je leur ai demandé de l’en-ga-ge-ment », souriait-il dans l’aire d’arrivée en prenant le soin de découper les syllabes. Le message de vestiaire du grand patron a été entendu : Valentin Madouas et les siens ont occupé le terrain à Menez-Quelerc’h et ailleurs avant que leur homme le plus rapide, Lewis Askey, ne coupe l’herbe sous les pieds des sprinters dans la dernière ligne droite. Du tableau noir ou presque.
« Tu as vu ça un peu ? », s’exclamait l’un des trois coéquipiers finistériens du vainqueur, Brieuc Rolland, en tapant dans la main d’Yvon Caër, l’un de ses directeurs sportifs.
« J’avais peur qu’elle n’arrive jamais »
« On a essayé de durcir tout en gardant Tom (Donnenwirth) et Lewis (Askey) au chaud pour le final. Quand on a compris que ce n‘était pas possible de sortir, on s’est focalisé sur le sprint de Lewis. »
Finalement, ce dernier a judicieusement décidé de l’anticiper. « J’ai senti que c’était le bon moment d’y aller. Je ne voulais surtout pas avoir de regrets », racontait le coureur originaire de Cannock (au nord de Birmingham), passé professionnel dans la réserve de la Groupama en 2020 (« c’est pour ça que je parle bien le français… ») et qui courait toujours après un premier succès parmi l’élite.
« J’étais souvent passé à quelques millimètres de la victoire (2e de Paris-Tours en 2023, 2e d’étape au Tour du Limousin la même année, 2e de la Classic Loire-Atlantique en 2022), j’avais peur qu’elle n’arrive jamais », glissait l’ancien vainqueur de Paris-Roubaix juniors (2018).
Pour ses acolytes, ce n’était qu’une question de temps. « Depuis le début de saison, Lewis a démontré que c’était vraiment un solide (5e du Samyn, 10e du Nieuwsblad, 10e à Denain..). Il est juste parfois un peu trop généreux dans l’effort. Aujourd’hui, il a tout gardé pour le final », disait ainsi Olivier Le Gac qui, comme tous ses partenaires, avait encore apporté sa pierre à l’édifice.
« Le vent n’était pas dans le bon sens… »
A sa façon, Valentin Madouas avait aussi contribué à cette cinquième victoire (seulement) de la saison de la Groupama-FDJ. Très percutant dans la dernière ascension de Menez-Quelerc’h, une montée usante qu’il pourrait effectuer les yeux fermés, le coureur le plus applaudi de la journée était sorti une première fois dans un groupe avant de s’en aller seul à l’entame de la dernière petite boucle. Porté par le public.
« J’ai tout essayé, j’avais les jambes. Malheureusement, le vent n’était pas dans le bon sens. Je connaissais ce vent de face, je voyais que je ne creusais pas. Je regardais ma puissance, j’étais à quasi à 500 watts, j’ai compris que je n’allais pas pouvoir tenir comme ça très longtemps. L’équipe gagne, c’est l’essentiel ! », confiait celui qui va désormais penser au Tro Bro Leon, dimanche.
Lewis Askey, le buteur de Marc Madiot, enchaîne, quant à lui, avec le Tour du Finistère ce vendredi.
Classement : 1. Lewis Askey (GBR/Groupama-FDJ) les 183,1 km en 4 h 16’26’’; 2. B. Cosnefroy (Décathlon-AG2R La Mondiale) à 2’’; 3. C. Venturini (Arkéa-B & B Hôtels) m.t. ; 4. S. Dujardin (TotalEnergies) m.t. ; 5. P. Miquel Delgado (Kern Pharma) m.t. ; 6. G. Thomas (Caja Rural) m.t. ; 7. L. Kubis (Unibet) m.t. ; 8. F. Penuela (Caja Rural) ; 9. G. Serrano (Movistar) à 2’’; 10. J. Meens (Wagner Bazin) m.t. 69 classés
Coupe de France. Individuel : 1. Guillaume Martin-Guyonnet (Groupama-FDJ) 165 points ; 2. C. Venturini (Arkéa-B & B Hôtels) 128 ; 3. J. Diaz-Gallego (Burgos BH) 103.
Par équipes : 1. Groupama-FDJ 85 points ; 2. Unibet 77 pts ; 3. Cofidis 74 points ; 4. Arkéa-B & B Hotels 60 points.
Jeunes : Brieuc Rolland (Groupama-FDJ) 180 points.
Auteur : p.priser@letelegramme.fr (Philippe Priser)
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