Un podium sur un grand tour à 21 ans, un sourire constant, une copine cycliste dans une équipe belge : les points communs entre Pogacar et Del Toro
Ce dont Mauro Gianetti, le manager de sa formation, est convaincu. « On a découvert un coureur de haut niveau, un champion, un coureur avec du caractère, qui plaît aux gens : il a envie, il attaque. Et il a fait un Giro exceptionnel, sans jamais vraiment faiblir. »
Après avoir découvert Del Toro lors d’un stage avec leur équipe, Pogacar avait envoyé ce message à leur agent commun : « Quel incroyable coureur ! »
Tadej Pogacar, leader incontesté au sein de l’équipe des Émirats arabes unis, avait directement remarqué le talent du Mexicain dès sa première participation à un stage de leur formation. Le Slovène avait été épaté par l’aisance de son nouveau coéquipier et avait envoyé « Quel incroyable coureur » par message à son manager, Alex Carrera, qui est également celui de Del Toro.
Pogacar et le meilleur jeune du Giro ont plusieurs points communs. Ils ont tous les deux remporté le Tour de l’Avenir quand ils étaient chez les espoirs, ils ont le même manager, la même équipe et l’air d’avoir toujours le sourire sur le vélo et en dehors. Même dans la défaite ! Ils sont aussi tous les deux en couple avec… une cycliste. Et leurs copines ont la particularité de toutes les deux rouler pour une équipe… belge : AG Insurance-Soudal pour Urska Zigart (la compagne de Pogacar) et Lotto Ladies pour la Mexicaine Romina Hinojosa.
Et ils ont connu tous les deux une éclosion rapide chez les pros. Avec un premier podium sur un grand Tour à 21 ans (à quelques jours près pour le Slovène). Tadej Pogacar avait terminé troisième (et meilleur jeune) de la Vuelta 2019, avec trois victoires d’étapes en poche, pour ce qui avait été sa première participation à une épreuve de trois semaines. Tandis qu’Isaac Del Toro vient de finir deuxième du Tour d’Italie (et meilleur jeune) avec une victoire d’étape à la clé. Avec une petite différence pour ce dernier : il s’agissait de son second grand Tour, puisqu’il avait disputé la Vuelta la saison dernière (36e du classement final et sixième au sommet des Lacs de Covadonga).
S’il s’est vu ramener le maillot rose à Rome et a finalement dû se contenter de la deuxième place, Isaac Del Toro voulait retenir le positif de ce podium de prestige. « Au départ, pas grand monde pensait que je pouvais me retrouver dans cette situation, je suis donc heureux », a souvent répété celui qui compte cinq victoires chez les pros (une étape du Tour Down Under conquise l’an passé dès son deuxième jour de course chez les pros, une étape et le classement final du Tour des Asturies en 2024 et, cette saison, il avait dominé Milan-Turin avant de remporter une étape du Giro).
S’ils ont donc plusieurs points communs, ils ont cependant peu couru ensemble : à quatre reprises seulement. Sur les deux mêmes épreuves : les Strade Bianche et Milan-Sanremo des deux derniers printemps. Et ils ne devraient pas épingler un dossard sur la même course prochainement puisque le jeune Isaac Del Toro ne fera pas partie de la garde rapprochée de Tadej Pogacar sur le prochain Tour de France.
Auteur : Julien Gillebert
Aller à la source